Posée au sol, une surface rectangulaire accueille un liquide noir semblant endormi. Notre œil, mis en éveil, capte brièvement des ondulations tra-versant la surface aquatique pour mieux en disparaître. Ces sillons, telles des traces de labours dans la terre, viennent perturber la projection vidéo
d’une grille qui elle-même fait apparaître différemment la propagation de ces déplacements.
Ce n’est qu’au bout d’un certain temps que l’on prend conscience de sons diffus, infiniment discrets, presque imperceptibles, proches de ceux d’un tourne-disque ayant fini de lire le vinyle sans avoir été arrêté ou de gré- sillement d’une radio en perte de fréquence. Progressivement, le rappro- chement s’opère entre la grille projetée sur le liquide noir, les secousses redéfinissant perpétuellement l’œuvre et ces sons tirés d’un sismographe enregistrant les mouvements sismiques. Leïla Simon
du 18 novembre au 24 juin 2012