L’exposition est dédiée à l’art vidéo, avec une attention particulière au mapping, et comment cette pratique aborde la notion de territoire. Cartographie sensible, matérielle et immatérielle, images génératives et narratives, conjugaison de données et d’émotions pour interpréter une information ou une situation, les créations numériques transcendent les langages des arts visuels, entre vision réelle et projection imaginaire, entre espaces géographiques et espace mental.
Ici, nous proposons d’explorer ces différents territoires, physiques et tangibles (projections qui trompent et transforment notre perception de l’espace), imaginaires (représentations mentales et subjectives), ou dématérialisés (flux et réseaux).
Interactivité, installations A/V, oeuvres collaboratives de netart, mapping vidéo ou encore Datavis représentent vraisemblablement les formes émergentes d’un nouveau langage artistique. L’exposition mettra en perspective ces différentes pratiques et l’impact du numérique dans le domaine des arts visuels.
Daniel Canogar (ES) – Scanner Installation mapping vidéo
Des câbles électriques, téléphoniques et informatiques mélangés formant une sculpture telle une toile. Des lignes blanches sont projetées sur les câbles et donnent à la masse torsadée un effet puissant d’étincelles de lumière traversant les câbles. Comme nous le montre le passage de la lumière à travers l’installation, des parallèles sont établis entre le système circulatoire humain et l’énergie qui anime notre société de l’information.
Gaëtan Robillart (FR) – En recherchant la vague, Projection vidéo HD, son, sculptures en polystyrène, papiers gaufrés , programmation
Ce travail, inspiré en premier lieu par les vagues de Courbet, explore le passage de la nature dans un espace mathématique tout en s’intéressant à la synthèse du mouvement. L’animation fait partie d’une installation qui intègre des sculptures en polystyrène, des dessins en gaufrage ainsi qu’un jeu de lumière. Le déroulé du film suit un trajet sur le rivage d’une île dont la caméra cherchera à s’échapper. Une voix off nous fait part d’un récit constitué autour d’une équation mathématique spécialement choisie pour sa description du phénomène de la vague.
Candas Sisman (TR) – IPOcle Installation lumière
IPOcle est une installation simulant la façon dont nous percevons la réalité qui existe dans notre monde physique et les différentes couches, variables, et cycles qui sont présents dans ce processus de perception. Nos sens ne nous permettent de percevoir qu’une partie limitée de la réalité physique qui nous entoure. Cette perception est altérée par de nombreuses couches et processus biologiques et psychologiques dans nos cerveaux. Ces perceptions s’appuient sur nos schémas perceptifs et ces schémas, à leur tour, façonnent la réalité que nous percevons. À ce stade, comment pouvons-nous définir ce qu’est la réalité?
https://csismn.com/I-P-O-cle
Mark Fell (UK) – Centrality, Rotation, Convolution Installation laser et miroirs
L’installation de Mark Fell a recours à des lasers commandés par ordinateur et par un moteur qui répartissent des rayons lumineux tout autour d’un espace au sol, créant des motifs géométriques kaléidoscopiques. Les deux formes de base de l’oeuvre – la ligne et le cercle – sont communes à un certain nombre des travaux récents de Fell.
Dans l’installation présentée à l’E-FEST, les tonalités, les couleurs, les formes et le mouvement sont réunies dans des variations et des rapports inhabituels. Alors que la lumière prend la forme d’une ligne, la composante sonore de l’oeuvre est dérivée de la gamme de Shepard, sur la base de la description des sons en tant que courbe hélicoïdale ou cyclique. L’intérêt de Fell dans cette ligne et ce cercle provient en partie de la recherche effectuée par l’anthropologue Warren D. Tenhouten, qui suggère deux f o rmes distinctes de conscience temporelle: la conscience structurée de manière cyclique et la conscience linéaire ordinaire. En réunissant ces composantes, Fell cherche à examiner comment ces impressions de l’espace et du temps sont construites.
https://markfell.com/web/selected-works
Arthur Zerktouni (MA/FR)- She’s used to Installation eau et vidéo
Projetées sur trois colonnes d’eau, des vidéo en noir et blanc représentant des jeunes femmes apparaissent comme des hologrammes délavés. Souvenirs d’un présent qui n’existe pas, nostalgies d’un futur incertain, cette installation qui baigne dans une ambiance sonore ralentie témoigne d’un temps dont les actrices ne peuvent s’échapper, des doutes de l’artiste et de sa peur d’une habitude qui ne voudrait pas s’écouler. Les installations d’Arthur Zerktouni proposent une expérience esthétique sensible qui se caractérise par une dématérialisation du temps et de la matière. Il provoque nos sens et en dégage un univers fait d’impressions.
Scénocosme (FR) – Métamorphy Installation interactive visuelle et sonore
Métamorphy propose des formes d’immersions et de projections possibles du corps où se mêlent reflets réels et imaginaires. Cette création propose un voyage onirique à travers des interactions sensorielles avec un voile sensitif. Chaque appui de la main en révèle des profondeurs d i fférentes. L’exploration de ses différentes couches en profondeur révèle l’intimité d’un univers imaginaire. Les matières visuelles et sonores évoquent des univers profonds, méditatifs, à travers des substances organiques, liquides ou incandescentes.
Ali Tnani (TU) – Data Trails Installation Netart
Data Trails est un programme informatique en cours de développement et ce depuis une année. Ce prototype a été la pierre angulaire de deux installations new media : Crackling Data Machine & Data, Dust., pour lesquelles il aspire les informations de certains sites Internet. Tributaire d’une connexion Internet, il fonctionne en temps réel. Le choix des sources n’est pas arbitraire, il questionne une certaine pratique du Web sémantique : la curation du contenu. Quelle subversion pouvons-nous déceler dans cette production utopique du savoir? L’affichage s’approche d’une forme où les données ne sont pas remplacées par d’autres. Leur empreinte subsiste aux nouveaux contenus et l e s mots se condensent tels des traînées d’avion dans le ciel. Data Trails se réfère à la littérature générative en interrogeant les lois de la probabilité, à un certain “état du ciel” et au lieu de leur confluence.
Ali Tnani est né en 1982 à Tunis. Il vit et travaille en France. Diplômé de l’Institut Supérieur des Beaux-arts de Tunis en 2007, il a été résident de Transcultures à Mons en Belgique en 2010, puis de la Cité Internationale des Arts à Paris en 2011-2012.
https://alitnani.com/Data-trails
Haythem Zakaria (TU) – Triptych #2 // Alif Pointe tubulaire et encre de chine, 65*300 cm
Haythem Zakaria né en 1983 à Tunis, explore des procédés visant à augmenter l’image en lui incorporant, greffant ou superposant des indications visuelles ou sonores et sonde ainsi la création visuelle en travaillant sur la prolifération de l’image et sa régénération en partitions visuelles. Plus récemment, Haythem Zakaria a entamé une série de travaux centrée sur la lettre alif, la première lettre de l’alphabet arabe, et son sens caché. De cette double interrogation est né en 2014 le projet “Alif” : une série de dessins réalisés à l’encre de chine sur papier et représentant une succession de lignes parallèlement ordonnées et connectées. Connexes et cachées sont peut-être les deux mots qui qualifieraient le mieux les oeuvres de cet artiste digital, dont les préoccupations oscillent entre le besoin de créer une interaction avec l’autre et la nécessité d’inviter cet autre à approfondir sa connexion avec son moi intérieur. Formellement simple, le sens des oeuvres données à voir n’est jamais évident. Soustrait à l’immédiateté, il se révèle à ceux qui patiemment prennent le temps.
www.haythemzakaria.com/
Fabio Perletta & Giustino Di Gregorio (IT) – Trapped Light Installation vidéo
Trapped Light est une immersion dans une mémoire. Un enfant essaie d’attraper un faisceau de lumière. Cette image éphémère est une respiration lente et imparfaite, avec des contours fragiles. Des géométries et des vibrations lumineuses monochro matiques rétrécissent l’espace-temps dans une boucle sans fin. Une cage cylindrique et un flux d’énergie piégé révèlent la mémoire et la pureté d’un acte libre et éphémère.
Farah Khelil (TU) – Figures sagittales, 2014 Installation Datavis
Légendes (2012) est une sélection de planches d’illustrations d’appare i l s légendées, sélectionnées dans des dictionnaires visuels et dépouillées de leurs figures. Ces légendes saillantes détachent l’objet technique et redessinent ses contours à travers la lecture. Elles donnent à lire les composants internes et externes des objets et des appareils techniques. Technique mixte (2014) complète l’ensemble à travers un processus de fouille (Datamining), en traduisant graphiquement des résultats statistiques qui évoluent en fonction des occurrences des légendes fournies dans la base de données, présentant ainsi un profil dynamique et une visualisation des objets techniques.
Farah est née en 1980 à Carthage. Elle vit et travaille entre Paris et Tunis. Artiste multimédia, diplômée des Beaux-arts de Tunis, Farah Khelil poursuit actuellement un doctorat en Arts et Sciences de l’art et enseigne à Paris I Panthéon-Sorbonne.
http://farahkhelil.free.fr/
Visualizing Impact (LBN)- Data Visualisation
Installé à Beyrouth, VISUALIZING IMPACT (VIM) est un laboratoire d’innovation à l’intersection de la science des données, la technologie et le design. VIM crée des outils percutants soulignant les problèmes sociaux critiques dans le monde entier. Sa Mission : innover dans la science citoyenne de données, la technologie et le design, et intégrer les marginalisés et les points de vue sur les questions sociales critiques.
Pour l ’expos i t ion MAPP’ ing, VIM présentera des visuels qui traitent de problématiques globales, sur les sociétés d’aujourd’hui et les inégalités entre les populations, et plus spécifiquement un focus sur la Palestine, le conflit palestinoisraélien, mais aussi
https://visualizingpalestine.org/
H & N (TU/BEL) – The Border Game Installation vidéo
Composé des artistes Hejer Chelbi et Nicolas Pfeiffer, H&N explore les relations entre l’art, l’espace public et les sociétés. Leur travail de recherche vise à créer des installations interactives d’images et d’espaces réfléchis et sensibles.
Sous la forme d’une frontière que le spectateur doit traverser, « The Border Game » propose d’explorer les notions de territoire et d’espace médiatique, un point de vue sur le monde qui nous entoure, clivé, déchiré et déconstruit. Zapping télévisuel, chaines d’informations internationales, l’oeuvre projette le spectateur dans un voyage ici et ailleurs, un voyage dans le temps autour de ce qui se passe dans le monde. Matérialisant le chemin d’un cône de lumière, celui du projecteur, l’installation invite le spectateur à la traverser, cherchant ainsi volontairement ou involontairement à forcer les visiteurs à altérer l’image par leur ombre dans la suite des strates. L’image projetée d’abord dans deux dimensions se propage alors dans la troisième, créant ainsi une nouvelle image, une profondeur nouvelle.
Mike Latona & Jozef De Leeuw (BEL) – Origapping Installation papier et mapping vidéo
MATHEMATIQUE, GEOMETRIE, REPETITION, MOUVEMENT. L’origami comme support au mapping. Six rectangles de papier… Seulement du pliage, pour faire naître les formes. La lumière pour donner la vie…
Mike Latona, connu sous son nom d’artiste ‘Los Hermanos’, est un artiste visuel actif depuis maintenant treize ans. VJ, mapper, peintre, graphiste de formation, il se nourrit au street art. Passionné tant par le visuel urbain que par la scénographie, il oeuvre à l’intégration de l’art dans le réel et à faire découvrir les nombreuses possibilités du mapping.