Deux soirées de lives électroacoustiques qui nous plongent au coeur du sonore.
Nouvelle initiative du projet E-FEST, INTERCAL se pose comme un espace médian au sein de la programmation musicale du festival, un lieu d’écoute et d’échange à destination d’un public en quête d’un autre rapport au son.
« Le miracle de la musique concrète, que je tente de faire ressentir à mon interlocuteur, c’est qu’au cours des expériences, les choses se mettent à parler d’elles-mêmes, comme si elles nous apportaient le message d’un monde qui nous serait inconnu. Pierre Schaeffer».
Plus de soixante-cinq ans après l’invention de la « musique concrète » par Pierre Schaeffer et les débuts de la musique électronique, le phénomène sonore et l’attitude perceptive continuent à inviter chercheurs et compositeurs à l’exploration et l’expérimentation. Avec Intercal, nous proposons d’exposer ce phénomène physique qu’est le son, brut ou composé, chargé d’une intention, d’un message, qui touche notre corps et nous invite intimement à entendre.
Douze musiciens tunisiens et étrangers seront présents, entre format performatif, présentation de pièces électroacoustiques, et improvisations. Intercal est aussi un espace de rencontre entre les artistes conviés, une résidence de création accélérée pour une restitution immédiate.
Pour partager avec le plus grand nombre ces instants de dialogue musical entre les artistes, les séances de résidences qui se tiendront pendant la journée du 10 novembre seront ouvertes au public en auditeur libre.
AU PROGRAMME
Mark Fell (UK)
Le travail musical de Mark Fell met l’accent sur des systèmes algorithmiques et mathématiques. L’artiste a
récemment été influencé par des musiques non occidentales qui explorent un certain nombre de systèmes de chronométrage et de réglages inconnus, audible dans la pièce présentée à l’E-FEST, « Multistablity ».
Fabio Perletta (IT)
Avec INTERSTITIAL SPACES, Fabio Perletta nous offre la suite de son album paru en 2013 Field: Atom(s) Entropy. Ce nouveau travail étudie le phénomène physique de «l’espace interstitiel», qui est le point dans un réseau cristallin où la perfection de la structure atomique est rompue ou suspendue, résultant en espaces ouverts pour des résonances inattendues.
Sébastien Roux (FR)
Sébastien Roux imagine des situations d’écoute à l’aide d’algorithmes, de jeux, de mouvements, de spatialisation et de diagrammes. Son travail prend des formes variées : séances d’écoute guidée avec des haut-parleurs, concerts avec projection de partitions graphiques, installations sonores et performances in situ.
Hogo (FR)
Le travail de Nicolas Charbonnier repose à l’origine sur un double désir : utiliser l’ordinateur non comme un outil pratique mais pour sa puissance de calcul, et paradoxalement aboutir à une esthétique très organique. Il s’agit de questionner l’esthétique qui est habituellement associée aux technologies. Il a donc créé son propre outil compositionnel, véritable réseau inspiré aussi bien d’internet que des écosystèmes biologiques (chaque élément est interconnecté et les transformations de l’information et du matériau sonore sont perpétuelles et instables).
Saifeddine Helal (TU)
Saifeddine Helal est un jeune percussionniste autodidacte tunisien. De la Pop à la World music, passant par le jazz et la musique électronique, il a collaboré à différents projets artistiques avec plusieurs artistes de renom, comme Saber Rebai, Mohamed Ali Kammoun ou encore Addictive TV.
Julien Beau (FR)
Compositeur, il vit à Paris et travaille dans les champs des arts sonores (musique, vidéo, installation, radioart) en se consacrant principalement à l’écriture acousmatique. Il participe avec les labels Aposiopese et Tsuku Boshi à des projets d’éditions, de lives et d’improvisations collectives dans l’interdisciplinarité la plus large. Ses créations musicales et audiovisuelles ont été joué en concert en France ainsi qu’à l’étranger avec le SCRIME, Musiques & Recherches et le GRM.
Hamdi Makhlouf (TU)
La musique de Hamdi Makhlouf s’inscrit dans le cadre d’une réflexion particulière sur la musique
fusionnelle. Par cette expression, on désigne le foisonnement de plusieurs éléments musicaux
provenant d’un ensemble de cultures musicales différentes et ayant pour tendance de créer
une stylistique moderne proprement autonome.
Méryll Ampe (FR)
Méryll ampe développe un travail à partir du field recording, en captant des éléments sonores pour leurs qualités tant acoustiques qu’esthétiques. Elle établit des liens entre sa pratique musicale et sa pratique plastique, puisant dans des techniques directement liées à la sculpture: tailler dans la masse, modeler, ciseler.
AKM (FR)
La musique d’Akm sent le sexe, l’expérimentation urbaine, la sauce samouraï et les souvenirs de schlagermusik. AKM n’est pas un dernier né. Produisant depuis plus de vingt ans sur différents labels, il s’agrippe à une recherche sans compromis. Univers parallèles qui s’entrechoquent, expérience de looping sonore, la musique se détraque dans les accidents d’une rythmique s’affolant pour ricocher sur une surface marécageuse sentant le pétrole.
Mokuhen (FR)
Compositeur, producteur, il travaille des tissages sonores abstraits et narratifs, où s’entremêlent sources acoustiques, électroniques, instrumentales et enregistrements de terrains. Une musique de contrastes, passant sans cesse de denses tensions à de doux apaisements, formé d’accélérations et ralentissements, empruntant tout autant aux musiques « savantes », électroniques, cinématographiques ou encore au micro noise. Avec toujours le soucis du placement et du détail dans un large spectre de fréquences.
Florent Caron-Darras (FR/JP)
Florent Caron-Darras commence sa pratique musicale au Conservatoire d’Angers et à l’Ecole Maîtrisienne des Pays de Loire.Poursuivant des recherches sur la musique contemporaine japonaise en Master à la Sorbonne, il entre en 2009 au Conservatoire de Paris (CNSMDP) dans le cursus de musicologie, puis dans la classe de composition de Stefano
Gervasoni. En dehors de l’écriture instrumentale, il s’initie aux nouvelles technologies appliquées
à la composition, et pratique l’improvisation sur percussions persanes et moyen-orientales.
Titulaire de l’agrégation, Florent Caron-Darras enseigne l’acoustique musicale depuis 2012 à l’Université Catholique de l’Ouest.
Skander Besbes (TU)
Skander Besbes aka SKNDR, musicien éclectique et sound designer créatif, s’active depuis près
d’une vingtaine d’années au service de la musique en Tunisie.
En marge de son activité dancefloor, il explore des processus génératifs de composition, qu’il met au service de dispositifs immersifs. En témoignent ses collaborations avec l’artiste Haythem Zakaria sur les oeuvres NUN et RAQS, inspirées de la mystique Sufi. Mais aussi Syndroms, performance en Quadriphonie, exécutée à la maison du Baron d’ Erlanger en 2011. Dans ces contextes, SKNDR tente de conter et de provoquer l’émotion de l’auditeur en
aménageant un espace d’interprétation et d’appropriation.